mardi 30 juin 2009

Ode à Marguerite...

A quelques jours des vacances et du déménagement, je prends quelques minutes pour vous encourager à découvrir (ou redécouvrir) une auteure que j'idolâtre, la grande Marguerite, pas Duras, mais Yourcenar!


Je viens de découvrir trois nouvelles réunies chez Gallimard, toutes trois superbes : Conte bleu (qui m'a beaucoup fait penser aux princesses d'ivoire et d'ivresse de Jean Lorrain), un texte riche en images et symboles, camaïeu de bleus et conte philosophique sur la quête effrénée de richesse, Le premier soir (réflexion d'un homme marié depuis le matin au premier soir de son mariage), Maléfices (un conte sur le pouvoir de suggestion, quand la puissance vient non du maléfice lui-même, mais du crédit qu'on vous accorde car on suppose que vous l'avez lancé).


Je grignote par ailleurs un recueil d'essais, Le Temps, ce grand sculpteur, réflexions littéraires sur divers sujets aussi éclectiques que quelques lignes de Bède le vénérable sur l'accueil des premiers évangélisateurs chrétiens, une parole donnée à Michel-Ange, des réflexions d'auteur sur la transcription de la langue parlée dans l'histoire du texte écrit...


Mais je ne peux pas évoquer Marguerite Yourcenar sans évoquer THE texte qui me l'a fait découvrir : Les nouvelles orientales, un recueil de contes "orientaux" à l'écriture incroyablement poétique, d'une extraordinaire précision, chaque mot semblant être le mot parfaitement adapté, au service d'histoires belles, parfois cruelles, parfois très tendres : Comment Wang-Fô fut sauvé, ou comment le peintre entre littéralement dans sa peinture pour sauver sa vie, Le lait de la mort, ou comment une mère sacrifiée se dévoue à son enfant par-delà la mort, Notre-Dame-des-Hirondelles, ou comment une Vierge de miséricorde recueille sous son aile des nymphes chassées par la foi chrétienne... Un bijou, presque un recueil de poésie en prose!


Enfin, je vous conseille la lecture des Mémoires d'Hadrien, une (auto)biographie de l'empereur Hadrien. Au terme de mémoires "apocryphes", qu'elle jugeait mensonger, Marguerite Yourcenar préférait substituer le terme de mémoires "imaginaires" ; et d'une certaine façon le texte de Yourcenar entre alors en résonnance avec un autre bijou méconnu de la littérature française : les Vies imaginaires de Marcel Schwob, dont vous pouvez découvrir les textes, publics, sur le site suivant : http://www.marcel-schwob.org/Oeuvres/170/vies-imaginaires

A lire!

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