mercredi 18 mai 2011

Les lames du cardinal

Je vous ai déjà parlé sur ce blog d'une oeuvre de Pierre Pevel, Les enchantements d'Ambremer. Mais si, souvenez vous, que diable : un roman se passant à la belle époque, un bel hommage aux récits feuilletonants des années 1900 avec, en prime, une belle dose de magies, de fées et de dragons...
Et bien avec les Lames du cardinal, notre auteur se lance encore une fois dans l'hommage et l'uchronie.
En effet, comment ne pas voir dans ces gentilshommes à la rapière facile et au panache sans pareil, ces aventuriers passionnés, courageux, ombrageux ou libertins une ode aux Trois mousquetaires de Dumas. On y croisera ainsi Richelieu (et plus qu'à son tour), Louis XIII, Tréville et même Athos!
Mais comme à son habitude, et comme il sait si bien le faire, Pierre Pevel teinte son roman de fantasy, par petites touches. Une menace draconique omniprésente mais peu visible, un zeste de magie, un ou deux dragonnets de compagnie : nous voilà embarqués dans une France uchronique du XVIIème siècle.
Et il s'y trame de sombres choses, dans cette France, le capitaine La Fargue et sa compagnie de bretteurs désabusés et gouailleurs sont bien placés pour le savoir. Réunis à nouveau en l'an de grâce 1633 à l'initiative du cardinal Richelieu, les fameuses Lames du cardinal, la compagnie d'aventuriers qui fit trembler en son temps la cour d'Espagne et ses dragons assoiffés de pouvoir va partir à la recherche du mystérieux chevalier d'Iruban. Une quête qui les fera contrer les machinations les plus sombres de la cour d'Espagne, les mettra face à la magie la plus noire mais aussi face à un passé trouble que la compagnie pensait révolu.
Roman mêlant intrigues politiques et dragons, combats d'auberges et rites magiques, fougue et bons mots, Les Lames du cardinal est à recommander chaudement aux amateurs de Dumas autant que de fantasy.
Pierre PEVEL, Les Lames du cardinal, Bragelonne, 20euros

Le gang des mégères inapprivoisées

En ce moment, l'ambiance était à la bonne vieille déprime, celle qui vous colle sous la couette ou devant la télé, et vous ralentit le neurone. Pas questions donc de faire grand chose de ses dix doigts et de ses deux yeux. Une amie m'a donc fermement collé ce bouquin entre les mains pour secouer mon apathie. Bilan : qu'est-ce que je me suis marré! J'ai laissé tout mon boulot de côté, j'ai re-plongé sous la couette (mais pour la bonne cause, cette fois) et j'ai dévoré ce petit bijou d'humour britannique totalement absurde.


La famille Grope vit depuis bien des siècles dans une vieille baraque dans la campagne anglaise, baraque perdue au milieu de vastes terres et gardée par des taureaux (et des molosses, on n'est jamais trop prudent). Quand on est mâle, il ne fait pas bon traîner autour de ladite demeure. Car depuis le jour fort lointain où la première Grope ramena plus ou moins de force dans sa maison un pauvre Viking qui n'avait pas eu la bonne idée de reprendre la route (il souffrait d'un mal de mer terrible) et l'épousa, la tradition fut lancée : les femmes Grope prirent la plus ou moins bonne habitude d'enlever les mâles de passage, de les épouser (on n'est pas des sauvages) et de les séquestrer (d'où l'utilité des chiens et des taureaux susdits, entre autre) tant qu'ils étaient capables de les mettre enceintes pour qu'elles mettent au monde de braves petites Grope pour perpétuer la tradition (personne n'a vraiment voulu savoir de près pourquoi il naissait si peu de garçons chez les Grope). La tradition a donc perduré, puis s'est un peu perdue (quelle tristesse).

Et voilà que, parfaitement inconsciente du danger, cette nigaude de Vera va demander à son frère de garder chez lui quelques temps son fiston chéri adoré de l'amour, Esmond, dix-huit ans d'ennui discret. Et qui c'est qui va être content? C'est l'épouse de tonton, Belinda, née Grope, qui décide qu'il est grand temps de faire renaître les bonnes vieilles traditions...

Tom SHARPE, Le gang des mégères inapprivoisées,
Editions 10-18, 7,40 euros

dimanche 1 mai 2011

Adieu, grand père

23 mars 2011... Adieu grand père.

Dar Dgedi (la maison de mon grand père)

J'habite une maison en pierre
Le toit abrite quelques fissures
Loin des regards au milieu des arbres
Avant je la voyais comme un palais

J'habite entre les montagnes
Quand j'ai soif, je vais à la source
Quand j'ai froid, j'allume un feu
Quand je veux de la lumière, j'attends le jour
Quand je veux pleurer, je me souviens

J'habite seul au bout du monde
La maison que mon grand père a bâtie
Était mon seul abri
J'en suis venu à parler seul
Et avec les rares personnes qui se rappellent de moi
La maison que mon grand père a bâtie
Était mon seul abri

Je n'ai pas peur des intempéries
Quand il pleut le toit tremble
J'ai depuis longtemps préparé des bûches
Mais j'ai aussi appris à anticiper

J'habite seul au bout du monde
La maison que mon grand père a bâtie
Était mon seul abri
J'en suis venu à parler seul
Et avec les rares personnes qui se rappellent de moi
La maison que mon grand père a bâtie
Était mon seul abri

Chanson écrite et composée par Souad Massi, album Mesk elil, 2005.