jeudi 25 août 2011

Balade dans le sud tunisien

Durant notre séjour à Djerba, nous avons quitté l'île deux jours de suite afin d'explorer un peu le sud tunisien, autour du Djebel Dahar (massif montagneux).

Le premier jour, nous avons quitté Djerba en empruntant la chaussée romaine. Les romains sont fous : Djerba est une île? Qu'à cela ne tienne, ils bâtissent une route de cinq kilomètres pour relier l'île au continent... Route toujours employée aujourd'hui, car quand les romains, bâtissent, c'est du solide! Le second jour, nous avons utilisé le bac d'Ajim pour traverser le bras de mer qui nous séparait du continent.



On the way to continent!

Premier lieu déroutant, si l'on peut dire, le lac de sel El Melah. La Tunisie comporte plusieurs lacs salés, certains gigantesques. Et rien n'est plus désertique qu'un lac de sel : aucune végétation n'y pousse, et pour cause!



Une halte obligée à Tataouine (la fameuse Tataouine, qui désigne un lieu paumé loin du monde). Non pas que la ville en soi soit extraordinaire, mais il se trouve qu'on y prépare les meilleures cornes de gazelle du pays. Les dites cornes de gazelle n'ont rien à voir avec celles qu'on trouve en France (petites, courbes, faites de pâte sablée à la pâte d'amande et saupoudrées de sucre glace). Les cornes de gazelles tunisiennes sont faites d'un triangle de pâte contenant 5 fruits secs différents concassés, roulé sur lui même, frit à l'huile puis trempé dans du miel. Un régal, mais vu la taille, en manger une suffit largement!

Ensuite commence la traversée d'immenses espaces vides, en direction des montagnes. Le choc est encore plus puissant qu'à Djerba, car la végétation est d'une rareté extrême, et les montagnes ne ressemblent guère au Jura français! Il s'agit ici d'éperons rocheux, pas très élevés, et totalement arides en apparence. Que des humains aient pu s'y installer semble inimaginable, et pourtant...



Nous avons visité plusieurs villages (Ksar Ouled Soltane, Ksar Hedada) dont les greniers à céréales aux formes étranges ont inspiré Georges Lucas quand il a tourné la Guerre des Étoiles. Ces greniers, aujourd'hui inutilisés, ont été restaurés et il a même été tenté d'en faire un hôtel, avec un succès mitigé (l'humidité des sanitaires rajoutés abîmant la structure des bâtiments).



Ksar Hedada : superbe! Georges Lucas y a tourné en 1997.


Une auberge installée dans Ksar Hedada... Et abandonnée?


L'inévitable poisson porte bonheur!


Ksar Ouled Soltane


Comment ça se tient, ce plafond?

Dans les parages, la plupart des villages en hauteur ont été abandonnés (acheminement et accès à l'eau difficile) et rebâtis plus bas, dans la vallée, parfois à plusieurs kilomètres. On trouve donc généralement deux villages du même nom. Mon gros coup de cœur personnel va à l'ancien village de Douiret : sur trois niveaux, dans la montagne, a été creusé et bâti ce village étendu qui se confond avec le sol. Le village est en cours de restauration, un hôtel y a même été installé (sans rien toucher à la structure des maisons, heureusement!). Nous y avons croisé des touristes en 4X4 avec leur guide : monsieur est sorti de la voiture, clic-clac deux photos, et on repart. Madame n'est même pas descendue. Tant pis pour eux, ils ont raté le plus beau : notre guide à nous nous a proposé de grimper à flanc de montagne pour voir le reste du village. Par 40° de température extérieure, sous un soleil de plomb, cela n'est pas très tentant, et pourtant, il aurait été dommage de ne pas le faire!


Tout d'abord, il nous a montré une mosquée désaffectée, en partie souterraine, fraîche et calme.


Dans la mosquée, cinq piliers creusés dans la roche...


Puis, un peu plus haut, voilà la mosquée du figuier : une autre mosquée désaffectée, dans la cour de laquelle trône un immense figuier qui embaume tous les environs. Le seul arbre dans les parages! C'est l'occasion d'une pause pleine de fraîcheur et d'odeurs... Je donnerai cher pour pouvoir restaurer ce lieu magique!



Le figuier ombrage toute la cour...
Son odeur est indescriptible!



Autrefois, l'eau coulait dans la cour de la mosquée.
Aujourd'hui, la citerne est vide.



Dessin gravé sur un encadrement de porte : le figuier?

Enfin dernière partie de notre périple, les villages troglodytes, à Toujane et Matmata l'ancienne. Nous nous sommes arrêtés sur la route, visiter la maison troglodyte d'une famille. C'est très gênant, pour un occidental, d'entrer ainsi dans la maison de gens qui lui sont inconnus pour mettre son nez dans les pièces! D'autant plus (Ramadan oblige) qu'ils nous ont offert le thé à la menthe et du pain maison (miam!), sans en prendre eux même.


Comme dans une maison traditionnelle,
les pièces sont agencées autour d'une cour intérieure.



Même ici, en plein continent, on retrouve les symboles traditionnels sur les portes :
main de Fatma et poisson.


Les chambres sont vastes, claires, fraîches.

1 commentaire:

Gaelys a dit…

Salut!


vous êtes partis combien de temps? J'espère que vous allez bien.

J'ai hâte de voir le reste de vos photos.

Bisou

Gaelle