samedi 17 juillet 2010

l'Histoire sans nom (nom provisoire)

Voici le début d'une histoire en cours d'écriture et que je ne désespère pas de terminer un jour plus ou moins prochain. J'ai décidé de la mettre sur notre blog pour me motiver et pour avoir des avis éclairés sur mes écrits. N'hésitez pas à commenter, critiquer, assassiner mes textes (avec arguments à la clé), en bref faites-moi mal, j'aime ça!
Pour poser un peu l'ambiance, il y a dans le bouillon de mon histoire un fond de vampires, une bonne cuillerée de Pouvoirs (notez le "P" majuscule), une bonne dose de frissons, le tout saupoudré d'un peu d'humour (pour une meilleure digestion).
Approchez m'sieurs dames, approchez, vous trouverez ici de l'horreur, de l'émotion, des complots, d'odieux traîtres, du grand spectacle, et peut-être même du sexe (sans certitude sur ce dernier point, c'est pour avoir plus de visiteurs que je le mentionne).
Après cette longue introduction, voici le...


PROLOGUE

Il faisait nuit. Y'avait aucun doute là dessus. Plus "nuit" que cette nuit là, ça pouvait pas exister. Déjà, il y avait cette obscurité impénétrable. Rien que ça, c'était un coup à vous foutre les boules, une belle pétoche. Mais il y avait quelque chose de plus dans cette nuit là. Enfin, de moins. Pas un bruit, pas même un seul insecte nocturne qui faisait... Qui faisait ce que les insectes nocturnes ont l'habitude de faire. Et pas une seule foutue voiture à passer par là.
Ils étaient trois : Bibi Jean (Bibi, ou BB pour Big Boss), Petit Charlie (2m10, 110 kilos, un tiers graisse, deux tiers muscles, tout dans la finesse) et Génius Gérard (le plus intelligent du trio, qui s'enorgueillissait d'un Q.I de 68). Les fameux trois frères Cragnon, connues comme la plus terrible légende urbaine à circuler parmi les automobilistes de la région.
Ils avaient roulé dans leur vieille camionnette de dépannage agonisante jusqu'à la nationale, fidèles à leur habitude, afin d'emprunter pour une durée indéterminée ce dont les conducteurs de passage n'avaient plus vraiment besoin : à savoir leur voiture, leur argent, leurs vêtements, leur vie et éventuellement, si la fille était jeune et jolie, leur vertu.
Mais ce soir là, rien d'intéressant à se mettre sous la dent. La moisson était pitoyable. Oh, il y avait bien eu cette petite vieille avec sa non moins petite et vieille deudeuche. La carcasse métallique ambulante était dans un état de délabrement avancé. La petite vieille aussi. Pas question de lui prendre sa vertu, à celle-là. Ils avaient trouvé sur elle un portefeuille misérable, avec trois pauvre billets de dix euros. La rombière gisait maintenant dans son sang et le coffre de la camionnette, et les trois amis attendant le prochain client songeaient déjà à rentrer au foyer, quand Génius surprit plus loin sur la route deux lueurs artificielles. Les trois frères se jetèrent des regards avides et malsains et allumèrent les phares de leur camionnette. La soirée n'était, finalement, peut-être pas perdue.

Le conducteur de la voiture était pressé, c'est pourquoi il avait pris ce virage annoncé dangereux à plus de 100km/h. Pas de souci pour lui, il savait ne pas risquer grand chose à part, en cas d'accident, un changement de voiture et un léger retard sur ses plans. Seul ce léger retard risquerait alors de l'agacer un peu.
En plein milieu du virage, deux phares illuminèrent le pare-brise d'un éclat blanc aveuglant. Le conducteur, dans un réflexe idiot, certes, mais humain, se mit les bras devant les yeux pour se protéger de l'éclat blessant. Ce faisant, il avait lâché le volant. Or un volant de voiture à cette particularité étrange de ne pas tourner sans des mains pour l'y forcer...
Le conducteur reprit précipitamment le volant en main et en donna un coup brusque. la voiture se cabra, fit un tonneau dans un fracas assourdissant, puis deux, puis trois, et pour finir glissa sur le toit sur dix mètres, dans un long crissement de métal.
Un silence oppressant suivit. Tout était redevenu immobile, à part une roue du véhicule, qui tournait encore inutilement.

Juste en face, les phares à l'éclat funeste éclairaient encore la scène macabre. Trois silhouettes émergèrent lentement de la lumière pour s'approcher du véhicule. La plus grande silhouette émit un petit gloussement. Elle ne savait d'évidence pas faire autre chose de ses cordes vocales. C'était Petit Charlie. Génius Gérard prit la parole, d'une voix désagréablement grinçante.
"T'es vivant, là dedans?" hurla-t-il d'un ton qui laissait entendre qu'il ne valait mieux pas.
Un silence d'outre-tombe lui répondit. Que rompit quelques secondes plus tard Bibi Jean.
"Si t'es vivant mon gars, sort de la voiture lentement, et personne souffrira plus qu'il faut, c'est promis!"
Petit Charlie gloussa une nouvelle fois.
Le ronronnement de la camionnette qui servait jusque-là de fond sonore à la scène s'arrêta brutalement, et la lumière des phares laissa place à l'obscurité. Totale. Impénétrable.
La lune s'était cachée derrière les nuages, sans doute pour échapper à la scène qui allait suivre. Il n'y avait pas âme qui vive à plusieurs kilomètres à la ronde. Les frères étaient seuls.
Ou presque.
Une voix grondante, pleine d'un appétit mal contenu, murmura, juste derrière l'oreille de Bibi Jean :
"Personne ne souffrira plus qu'il ne faut? Quelle étrange idée..."
Suivit un ricanement lugubre, qui dura quelques très longues secondes. Puis, brisant le silence surnaturel qui régnait, trois cris terribles déchirèrent la nuit.
Il n'y avait personne pour les entendre.

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